Présentation du domaine d'O

 
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Le Domaine d'O, dans sa partie nord, dépend de Montpellier Méditerranée Métropole depuis le 1er janvier 2018. Situé à Montpellier et accessible en tramway, il abrite un amphithéâtre de 1800 places, un théâtre couvert, le théâtre Jean-Claude Carrière, de 600 à 1200 places, un bistrot et une pinède de 3 hectares.


Il produit une saison (théâtre, cirque, musique, spectacles jeune public, danse) d'octobre à mars et quatre festivals : Saperlipopette (jeune public) début mai, La Métro fait son cinéma (du 1er au 15 août), Les Nuits d'O (les deux derniers week-ends d'août), et Ekilibr, anciennement La Métro fait son cirque (cirque contemporain sous chapiteau dans les communes de la Métropole) à l'automne. Il accueille quatre festivals : Le Printemps des comédiens (tout le mois de juin), les Folies d'O (début juillet), Radio France Occitanie Montpellier (juillet), Arabesques (deux week-ends en septembre).

Depuis deux ans, la Domaine d'O accueille La Comédie du Livre-10 jours en mai sur un week-end dédié à la jeunesse en mai, ainsi que O'Millésimes rencontres culturelles et festivaes autour du vin, un week-end en juin, en juillet et en août.

Par convention, le festival Saperlipopette, Le Printemps des comédiens, Radio France Occitanie Montpellier occupent également tout ou partie de la partie sud.

 

Le domaine départemental du Château d'O, la partie sud appartient au Département de l’Hérault et comprend 20 hectares avec un jardin d'agrément, un château du 18è siècle et un théâtre de 220 places. La partie sud est un parc public ouvert  à tous toute l'année.
Le théâtre d'O accueille aujourd'hui des rencontres, des conférences et des compagnies en résidence.
Pour tout renseignement sur la partie sud et ses équipements : 04 67 67 76 24

Origine du domaine

Le domaine est mentionné sous le nom de "mas de Villar" comme propriété du comte de Melgueil, au XIe siècle (mansus de Vilariis, 1084). En 1545, la propriété appartient à Jacques de Guilhem, seigneur de Figaret, puis elle est acquise par Jacques David , co-seigneur de Montferrier. En 1685, la seigneurie de Puech Villa est transmise à Charles de Perdrix et à son frère philippe en individis.

C'est en 1722 que commence réellement l'histoire du domaine, avec le destin peu banal d'un homme dynamique, amoureux des arts, inscrit pleinement dans son époque... mais également généreux, soucieux des pauvres et des déshérités : Charles Gabriel le Blanc, fermier des gabelles.

Créateur du château et des jardins : Charles Gabriel Leblanc

Charles Gabriel Le Blanc est né à Paris le 10 septembre 1680. Élevé dans un milieu aisé et cultivé, il est nommé Commis général des sels en Languedoc à l’âge de 30 ans et se marie en 1710 à Montpellier avec une veuve mère de dix enfants, Élisabeth-Anne Bernard.
Ambitieux et soucieux d’acquérir terres et titres, il achète la métairie dite de Saporta, puis la seigneurie de Puech Villa, propriété des frères Perdrix. Il multiplie les achats de parcelles pour agrandir son domaine et mener à bien son projet.

En 1729, il acquiert une nouvelle charge et son activité de Conseiller du Roi ne cesse plus de lui apporter honneur, fortune et notabilité, tout en lui permettant de constituer un énorme patrimoine foncier, qu’il lègue en partie à sa mort aux « Pauvres gens de l’Hostel-Dieu Saint-Eloi » de Montpellier. Il transforme d’anciens bâtiments en château et construit une chapelle et des communs. Parallèlement, il commence à aménager leurs abords par une succession de jardins d’agrément et d’enclos vivriers, de plus en plus somptueux.

En juin 1736, l’achat de la métairie de Massane et de la source de la Tuilerie marque un tournant important dans l’histoire des jardins du château d’O. Cette source, qui existe toujours, est à l’origine du développement de bassins et de fontaines magnifiques, grâce à une eau abondante, acheminée par un aqueduc souterrain. La construction du Grand Bassin dit bassin de Saint-Ferréol permet d’en réguler la distribution par de multiples rigoles. Durant plus de vingt ans, le fontainier Fabre, les sculpteurs montpelliérains Dupont, Pagès et le jardinier Philibert ornent les jardins de nymphées, de fontaines à coquilles, de bassins à jets, de corbeilles sculptées en rondebosse, de statues de nymphes et de divinités antiques, de parterres ordonnancés et de plantations diverses qui embellissent les perspectives et embaument les enclos… Jusqu’à sa mort, survenue en 1750, Charles Gabriel Le Blanc s’attache à constituer l’un des châteaux entourés de jardins, les plus élégants de la première moitié du XVIIIe siècle. Cependant l’ensemble n’est pas achevé lorsqu’il disparaît.

Bataille de l'eau

Intendant du Languedoc, ami de l’ingénieur Pitot et de l’architecte Jean-Antoine Giral, Jean-Emmanuel Guignard, vicomte de Saint-Priest, se rend propriétaire de ce magnifique ensemble en 1762. Il contribue à l’embellir mais le place, malgré lui, dans un contexte difficile. Après avoir partagé les droits de l’eau de la source de la Tuilerie de Massane, il vend la propriété foncière, privant ainsi son domaine d’une ressource précieuse.

Il s’aperçoit, un peu tard, que le tracé de l’aqueduc Saint-Clément affecte durement le régime des écoulements naturels sur son domaine, l’arrosage des jardins et l’animation des fontaines. La bataille de l’eau fait rage. C’est au bout de longues années de procédure qu’une délibération de la ville de Montpellier accorde une dotation de 4 pouces hydrauliques par 24 heures (70m3) : le 20 septembre 1785, quelques temps avant la disparition du vicomte de Saint-Priest. Cette disposition est annulée durant les troubles de la Révolution en 1791

Renaissance du domaine

Sous la Restauration, Marie-Nicolas Fournier, baron de la Contamine et évêque de Montpellier, acquiert le château et les terres auprès de la famille Jamme en 1821. Il demande à la Ville le renouvellement du droit d’eau supprimé et l’obtient. Les jardins reprennent vie, mais cet avantage est de courte durée. Légué à l’évêché, le domaine entre alors dans une longue période de dépérissement et d’abandon : devant le château, la chapelle et les communs, en ruine, doivent être abattus (1874) ; les jardins manquent cruellement d’entretien. Connu au XIXe siècle sous le nom de « campagne de l’Evêque », ce n’est qu’en 1860 que le domaine prend, sur les registres cadastraux, le nom de « Château d’O ». Après la séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905), il devient la propriété du Département de l’Hérault. Le château et les jardins sont classés Monuments Historiques le 16 août 1922, mais continuent lentement à se dégrader. Ce n’est qu’à partir de 1958 que le château d’O fait l’objet de restaurations, sous l’impulsion du Conseil général de l’Hérault, qui reprend en main son destin. Elles sont accompagnées de transformations importantes. Celles-ci concernent notamment les deux façades principales du château qui présentent aujourd’hui un aspect ordonnancé qu’elles n’avaient pas antérieurement. Le parc devient un lieu d’animation culturelle important.