Sous un décor suspendu, un univers singulier. Là se tutoient maladresses et prouesses, petits riens et extraordinaire, apparence et faux-semblant. Dans ce vaste Décrochez-moi-ça - antique nom du fripier - tout est possible. Y compris la naissance d’un cirque onirique et intemporel.

Pardessus, vestes, manteaux, redingotes, chapeaux et autres curiosités attendent d’être décrochés, surplombant avec élégance la petite piste centrale. Un gisement pour les quatre artistes circassiens de Bêtes de Foire, eux qui ont toujours aimé faire poésie avec trois fois rien et performance avec les objets du quotidien. Leur opus précédent, Petit théâtre de gestes, n’a-t-il pas été joué plus de 700 fois à travers l’Europe ? Inutile de dire qu’ils vont, dans cette friperie déstructurée, au rythme d’une musique jouée en direct, s’en donner à cœur joie. Et le spectateur avec eux qui retrouve là comme un parfum d’enfance : sous la précision du geste, sous le travail du jongleur, de l’acrobate, toujours affleure cette qualité qui ne se laisse pas convoquer aisément : la poésie.