Le point de départ est Laura, la jeune fille de La Ménagerie de Verre de Tennessee Williams, figure ambivalente de fragilité et de désir. Marion Coutarel propose une adaptation libre, surgie de l'improvisation de ses comédiens, de ce monument de la littérature américaine.

Comme dans la pièce de Tennessee Williams, Laura est au centre du jeu. Laura, avec son animal en verre préféré, sa licorne, Laura, semblable à la jeune femme à la licorne peinte par Raphaël. Comme dans la pièce, on retrouve le frère, tendre et protecteur, sa mère, omniprésente, son prétendant, un jeune homme un peu effacé et qui ne prétend pas à grand chose. Deux nouveaux personnages, le père absent et pourtant toujours là en train de rôder et l’amie fidèle, celle qui lit dans les pensées, prolongent le récit, prolongent l’apparente transparence de cette ménagerie vers les profondeurs de l’inconscient de ces six personnages en quête d’eux-mêmes.

La pièce de Tennessee Williams

La Ménagerie de Verre est la première pièce de l’un des dramaturges et scénaristes américains les plus célèbres de l’après-guerre. Né en 1911 dans le Mississipi, Tennessee Williams commence sa carrière comme rewriter à Hollywood. Écrite en 1945, sa pièce très autobiographique La Ménagerie de Verre est d’abord un scénario refusé par studios de la Metro Goldwyn Meyer. Elle le propulse au sommet de Broadway et précède de deux ans son plus grand succès : Un tramway nommé désir.
La Ménagerie de Verre met en scène quatre personnages, Tom, le narrateur de la pièce, Laura, sa jeune sœur handicapée, leur mère et Jim, un jeune homme. La mère omniprésente, le père absent et la sœur handicapée qui n’a pour seule occupation que de s’occuper d’une ménagerie de petits animaux de verre, renvoient à l’enfance et la vie de Tennessee Williams. Elle a été adaptée en France en 1965 par Jean Cocteau.

Marion Coutarel

Après une formation à Nancy auprès du Théâtre de l’Essayage, elle fonde le Théâtre de la Remise avec un collectif d’artistes. Les acteurs, musiciens et scénographes se sont attachés à la recherche de leur propre langage théâtral, nourris des apports du théâtre gestuel, de la danse contemporaine et du théâtre d’objet, en menant un entraînement régulier et évolutif. Depuis quelques années, le texte prend une part de plus en plus importante. L’obsession est toujours de traquer par le prisme de l’individu, face à son quotidien et sa société, la profondeur de l’être, sa poésie, ses décalages.
Spectacles créés avec Le Théâtre de la Remise : Un jour ressurgiront les caresses, Je vous laisse vingt secondes, d’après J. Cagnard, Viens plus près, inspiré de Virginia Woolf, Top Girls de Caryl Churchill, La Dent Creuse.
Marion Coutarel est aussi comédienne pour d’autres compagnies(Grognon Frères, Exit Compagnie, Hélice Théâtre, Les Thélémites). Elle a collaboré avec La Vaste Entreprise sur La Mastication des morts et sur Les Anonymes-Anonymes.
Titulaire du Diplôme d’Etat d’enseignement théâtral, elle mène par ailleurs depuis 8 ans un travail dans le champ de la déficience mentale (auprès des E.S.A.T. et I.M.E, au Centre Lebenshilfe en Inde, au Centre Hospitalier de Saint Alban sur Limagnole) . Dans la continuité de ce travail , elle met en scène Les avants Monde au Printemps des Comédiens (L’Autre théâtre, 2010) .
Suite à une recherche sur la figure de Médée, travaillée avec la metteur en scène suisse Gisèle Sallin au Domaine d’O, Marion Coutarel poursuit ses recherches au sein de Magdalena Project, réseau international de femmes de théâtres.