Dans le merveilleux film de Wim Wenders, tourné deux ans avant la chute du Mur de Berlin, des Anges en noir et blanc évoluaient dans un univers aseptisé, fasciné par les heurts et malheurs colorés des humains. Une allégorie magique réécrite pour la scène par une jeune compagnie bruxelloise dans un opéra rock explosant de talent.

En racontant la belle histoire d’un ange devenu humain pour l’amour d’une jolie trapéziste, WIm Wenders invitait, en filigrane, l’Histoire de l’Allemagne dans deux univers aux tonalités tranchées, le Noir et Blanc des Anges, les couleurs des humains. Un procédé aisé au cinéma, inattendu sur scène. Vingt-cinq ans après la première projection, Marion, Damiel et Cassiel, inoubliables personnages des Ailes du Désir, nous parlent aujourd’hui du nouveau Berlin. Une ville sans mur et palpitante.

L’histoire de Wim Wenders

Tourné en 1987, le film de Wenders, écrit sur un scénario de Peter Handke, s’appelait en allemand Le ciel au-dessus de Berlin. L’histoire débute à Berlin, avant la chute du mur. Les anges veillent depuis toujours sur les hommes et recueillent leurs pensées tourmentées. Ils les réconfortent de leur présence invisible. Parmi eux, Damiel rêve de goûter à la saveur de la vie réelle, de ressentir les sentiments. La rencontre de Marion, la jolie trapéziste dont il tombe amoureux, le pousse à renoncer à son statut pour vivre sa passion.

Le spectacle

« Le film de Wenders a marqué mon adolescence. J’avais 16 ans quand je l’ai vu, se souvient-il. Dans cette œuvre bouleversante et touchante, le réalisateur explore la condition humaine, l’insatisfaction et la quête du bonheur. Berlin en 1987, c’est la coexistence de deux mondes : le communisme à l’Est, où les hommes rêvent de liberté et de consommation; le capitalisme de l’autre côté du mur, une prison d’abondance avec ses dérives ultralibérales. L’un vaut-il mieux que l’autre? Chaque système n’a-t-il pas ses richesses et ses revers? La question est au centre du spectacle qui tangue entre l’énergie du rock et la douce mélancolie des images. Une sorte de quête du Graal. L'idée n'est pas de relater le film. Pour moi, la pièce est plus une vision actualisée et une interprétation différente de l'œuvre de Wenders. J'ai voulu planter l'histoire dans un autre contexte en accentuant le côté urbain de la vie des êtres humains. »
Joël Grignard, metteur en scène

Presse

« Envoûtante et troublante, la confusion de ces différentes dimensions et disciplines agit comme autant d'éléments de suggestion du basculement de Damiel dans la condition humaine. Plus qu'un opéra-rock, Les Ailes du Désir versus dEPOT214 se veut véritable réécriture d'une fresque onirique et fabuleuse. »
Le Soir, septembre 2012

« Plus qu’un opéra rock, Les Ailes du désir se veut une réécriture de la fresque onirique de Wenders. Berlin, que Joël Grignard découvre au lendemain de la chute du mur, marque décidément son œuvre jusqu’à une sorte d’obsession. »
Didier Albin, L’Avenir, 28 septembre 2012
 

Partenariats

UTOPIA 

Du 8 au 21 janvier : Projection film
Les ailes du désir de Wim Wenders
Allemagne 1987, 127 min
Interprètes : Bruno Ganz, Solveig Dommartin, Otto Sander, Peter Falk

MAISON DE HEIDELBERG 

Janvier : Exposition sur le mur de Berlin avec animations et parcours guidés pour groupes scolaires sur réservation.

Mardi 21 janvier à 18h30 : Rencontre avec Peter et Maja ULBRICH, auteurs et réalisateurs, témoins de l’histoire du mur de Berlin dans le cadre du cycle Témoins de l’histoire