Une divine du jazz. Une de ces chanteuses qui, à la première inflexion, plongent le spectateur dans un univers où rode encore le fantôme de Billie Holiday. Et comme cela, sans effort, avec un naturel qui est la marque des plus grandes. Un jazz où tout est luxe, calme et volupté.

On n’en finirait pas de citer les récompenses et les prix que la planète jazz a accumulés sur les disques et les performances de Melanie De Biasio. On n’en finirait pas de compiler les comparaisons qui la suivent depuis près de vingt ans : Billie Holiday, Nina Simone, les plus grandes… Mais est-ce bien utile ? Il suffit d’entendre quelques notes de Afro Blue, par exemple, pour se rendre compte que la chanteuse italo-belge ne ressemble qu’à elle-même. Que son univers est tapissé d’une matière sonore faite de cachemire, de soie, de velours. Que des saxos moelleux y planent. Que des flûtes traversières - son instrument d’apprentissage - le traversent. Et que, surtout, on n’est pas là dans une quelconque recette jazz cool pour fin de nuit.
Non, la force de Melanie De Biasio tient dans sa sincérité. Dans cette vibration venue du fond d’elle-même, qu’elle chante Nina Simone ou rende – comme dans ce récital - hommage à ses ancêtres italiens. Une quête de voix englouties par le temps par une des plus belles voix d’aujourd’hui.