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- 22/01/2016 - 20:00
Une restauration légère est proposée tous les soirs de spectacle une heure avant la représentation et une heure après la représentation.
C’était en 1964, il y a un demi siècle ! Une pochette illustrée par Salvador Dali, une poésie intacte sauvée des braises de la guerre d’Espagne, celle de Gongora et de Lorca et une voix inoubliable, celle de Paco Ibañez, le troubadour au poing levé. Pour fêter l’anniversaire de ce premier album, ses quatre fois vingt ans et tant d’autres choses, Paco est reparti sur les routes avec sa guitare et ses chansons inspirées par les plus grands poètes d’Espagne et d’Amérique Latine. Il fait escale à Montpellier.
Le spectacle
Vivencias, expériences en français, est un voyage à travers les chansons qui ont marqué sa trajectoire artistique et sa vie, un voyage à travers des dialogues sur scène avec les artistes du monde entier avec lesquels il a partagé des complicités musicales et c’est aussi un voyage vers de nouvelles chansons qui grâce à son interprétation et sa voix continuent à ouvrir pour tous cette porte mystérieuse et sécrète, la silencieuse et éblouissante entrée vers la poésie ... la porte de la liberté!
Paco Ibáñez a réalisé une anthologie complète de la poésie en langue castillane – Espagne et Amérique latine– depuis le XIIIe siècle jusqu’à aujourd’hui, mise en musique et interprétée, il l’a diffusée dans le monde entier.
L’artiste, défenseur de la langue comme véhicule culturel, a intégré à son bagage poétique et musical, des poètes d’autres langues.
La tournée de ce concert imaginé pour célébrer les 80 ans de l’artiste et les 50 ans de son premier album s’arrêtera au Pays basque, en Catalogne, lenAndalousie et sur les plus grandes scènes d’Europe et d’Amérique latine.
Paco Ibañez
Né à Valencia en 1934, d’un père valencien et d’une mère basque. Paco Ibañez connaîtra vite les chemins de l’exil. A la fin de la guerre civile, la famille quitte Barcelone où elle s’était installée pour se réfugier en région parisienne. Arrêté, son père est envoyé dans les camps de travail de Saint-Cyprien et d’Argelès, réservés aux républicains espagnols. Sa mère retourne alors en Espagne à San Sebastián pour y travailler. Paco, le plus jeune, est envoyé au hameau familial d’Apakintza. Ce sont les souvenirs de cette époque qu’il a chantés dans son disque “Oroitzen - Recordando“- Souvenirs.
En 1948, la famille traverse clandestinement la frontière et rejoint le père à Perpignan. Paco apprend le métier d’ébéniste directement avec son père et il commence à étudier le violon. Très tôt, le violon cède la place à la guitare.
Installés définitivement à Paris, au début des années cinquante, il découvre d’abord la musique de Georges Brassens et d’Atahualpa Yupanqui, références essentielles qu’il mentionne toujours, puis viennent celle de Léo Ferré et du mouvement existentialiste.
En 1955, il fait la connaissance de Georges Brassens à l’Olympia de Paris. En 1956, la photo d’une femme andalouse vêtue de noir lui inspire sa première chanson sur le poème “La más bella niña”, de Luis de Góngora.
Ce premier poème transformé en chanson lui ouvre les portes d’un nouveau monde : les poèmes de Góngora sont suivis en 1958 de ceux de García Lorca. Toutes ces chansons forment son premier enregistrement réalisé à Paris en 1964.
Le deuxième disque de la collection “L’Espagne d’aujourd’hui et de toujours” sort en 1967 avec des poèmes de Rafael Alberti, Luis de Góngora, Blas de Otero, Gabriel Celaya, Miguel Hernández et Francisco de Quevedo.
En février 68, il chante en Espagne aux “Première Rencontre de la Chanson de Témoignage”. Il rencontre Atahualpa Yupanqui avec lequel, il se liera d’une grande amitié et réalisera plusieurs concerts. Il s’installe à Barcelone où il entre en contact avec José Agustín Goytisolo et donne, en décembre de cette même année, un concert historique au Théâtre de la Comédie de Madrid. La plupart de ses chansons ne sont pas censurées et le concert est retransmis à la radio. En pleine époque franquiste, son répertoire, des poèmes revendicatifs pour la défense des libertés, atteint un large public. Sa voix touche l’Espagne.
En 1969, il sort son troisième disque avec des poèmes de Rafael Alberti, Cernuda, León Felipe, Gloria Fuertes, Machado, Goytisolo....
En décembre, il donne un concert mémorable à l’Olympia de Paris, où il chante pour la première fois une chanson de Brassens traduite en castillan.
En 1970 à Paris, Paco fait la connaissance de Pablo Neruda qui entend pour la première fois ses poèmes chantés.
En 1971, le gouvernement espagnol inscrit son nom sur la longue liste des censurés, et lui interdit de se produire sur le territoire espagnol.
Il voyage dans le monde entier, en particulier dans les pays d’Amérique latine où il est accueilli chaleureusement lors de ses concerts : Argentine, Uruguay, Colombie, Pérou, Mexique, Venezuela et Chili. Au Chili, invité par Salvador Allende, il chante dans le stade de Santiago rempli d’une jeunesse pleine d’illusions deux mois avant le coup d’État de Pinochet.
A la mort de Franco, il refuse de se mêler aux politiques lors de la transition démocratique et refuse également par deux fois la légion d’honneur que Jack Lang veut lui décerner.
Paco Ibañez, qui a fêté ses 80 ans au Théâtre des Champs Elysées en octobre 2014, n’a jamais cessé de chanter les plus grands poètes de langue hispanique depuis plus de 50 ans.
Guitare et chant: Paco Ibáñez
Guitare: Mario Mas
Saxophone ténor et flûte: Gorka Benítez
Ingénieur son: Jordi Salvadó
Ingénieur lumière: David Borafull