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- 18/03/2013 - 19:00
Une conférence de Marcel Conche est un moment rare. Ce penseur athée dont les nombreux travaux sont une référence absolue dans la philosophie contemporaine, s’est détaché de l’idée de Dieu en pensant la souffrance de l’enfant, à Auschwitz ou à Hiroshima, comme le mal absolu.
Considérant la philosophie non comme une science mais comme une méditation, il se réclame essentiellement de Montaigne qui « a permis la révélation de la Nature ». Une révélation, qui pour lui, s’est également traduite par l’abandon à près de 90 ans, de la vie qu’il avait construite en Bourgogne pour une expérience concrète et métaphysique sur l’Île de Beauté, qu’il raconte dans le dernier tome de son journal, Corsica.
En s’appuyant sur Épicure, le philosophe du bonheur, Marcel Conche nous parle longuement de sa passion, tellement prégnante dans sa vie intime qu’elle a fait de lui un ardent militant de la décroissance.
Epicure
Philosophe grec, né à Samos en 371 avant J.C., élève de Xénocrate. Vers 311, il crée une école de philosophie à Mytilène, puis deux ou trois années plus tard, il prend la direction d’une école à Lampsacus (Turquie). En 306, il s’installe définitivement à Athènes pour professer sa doctrine à ses disciples fidèles dans son jardin.
Cette école, ouverte à tous, est surnommée «le Jardin». Il décède en 270 avant J.C. Sa philosophie matérialiste, dont le but est de conduire tous les êtres humains vers le bonheur, affirme que toute connaissance passe par la sensation. Dans le prolongement de l’atomisme de Démocrite, Epicure fonde une sagesse du plaisir basée non sur la jouissance, mais sur les plaisirs naturels et nécessaires, la maîtrise des passions, l’absence de souffrance pour le corps (l’aponie) et l’absence de «trouble» pour l’âme (l’ataraxie).