Une femme et une contrebasse. Mais pas que… Une voix, une grâce, des influences qui vont puiser chez Mingus, chez Stan Getz, dans l’héritage vaudou. Sélène Saint-Aimé ou la fusion du jazz, de la chanson francophone et des percussions caribéennes.

De l’influence de la Lune sur les marées et sur le destin des jeunes musiciennes… Séléné, file d’Hypérion et de Theïa, est dans l’antiquité grecque la déesse de la pleine lune. Sélène Saint-Aimé, fille d’un père martiniquais et d’une mère franco-ivoirienne, se passionne pour la géographie lunaire. Elle a même baptisé son premier disque Mare Undarum du nom d’une « mer » lunaire. Ce pourrait être anecdotique si cela n’en disait aussi long sur les goûts musicaux de cette chanteuse-contrebassiste ouverte à tous les ailleurs, même s’ils tombent de la Lune. Ailleurs africains, caribéens, vaudou, jazzy… Un piano, un saxo, une batterie et, bien sûr, une contrebasse… Et là voilà qui plaque sur cette mosaïque sonore son parlé-chanté si particulier (en français, rareté dans le monde du jazz). Ou ses stridences vocales venues d’Afrique ou des lointains antillais. Tout cela avec la spontanéité d’une improvisation et la virtuosité d’une grande – et pourtant si jeune - instrumentiste.