Deux femmes bien connues des Montpelliérains prêtent leur voix et leur talent à l’action de cette association, fondée à Montpellier en 2008, oeuvrant pour le droit des femmes sur les deux rives de la Méditerranée. Faut-il encore les présenter ? Marianne chante en français, en anglais et en espagnol, un répertoire aux sonorités folks-rock. Souad aussi mêle ses langues et ses cultures dans de merveilleuses ballades aux accords berbères et arabo-andalous. A deux, elles font des vagues d’une rive à l’autre…

Le Fonds pour les Femmes en Méditerranée 

Le FFMed a été créé en 2008, à l’initiative de femmes engagées depuis plusieurs dizaines d’années pour les droits des femmes autour de la Méditerranée. Partant de leurs expériences de recherche de financement pour leurs projets ou ceux d’autres associations, elles ont estimé nécessaire de fonder une structure destinée à soutenir financièrement le mouvement pour l’émancipation des femmes. Depuis sa création le FFMed  a soutenu financièrement + de 140 projets dans dix-neuf pays méditerranéens.

Tous les deux ans, le Fond organise un événement sur un thème particulier afin de se faire connaître et de collecter des fonds. En 2015, ce sont les  femmes de Méditerranée  qui font des vagues et qui doucement mais sûrement font avancer le navire du monde qui sont mises à l’honneur. Graffiteuses et bloggeuses en Egypte, rappeuses en Bosnie, féministes indignées en Espagne, calligraphes sur leur propre corps en Syrie, en campagne sur Facebook, footballeuses en France, jeunes, âgées, habillées ou dénudées, excentriques, féministes, militantes politiques, ou artistes, Elles sont assimilées à des rebelles, des insoumises, des résistantes, des frondeuses, qui refusent de rentrer dans le rang.
Par leur implication dans un mouvement en faveur de l’égalité entre hommes et femmes, par des actions individuelles isolées ou par de simples comportements dans la sphère privée ou professionnelle, chacun de leur acte, même anodin, peut devenir une transgression, bousculer l’ordre des choses.

Souad Massi

A peine arrivée en France en 1999, elle participe au festival « Femmes d'Algérie » au Cabaret Sauvage car « cet événement montre la diversité culturelle de l'Algérie. Il n'y a pas que le raï dans notre pays ». Elle est repérée par Mercury chez qui elle publie en 2000 son premier album. En quatorze chansons « Raoui » touche à l'universalité et propulse Souad Massi au rang des folk-singers de talent.
Souad Massi mêle des styles aussi variés que le folk-rock, le chaabi, la musique arabo-andalouse à des textes très personnels, souvent empreints de poésie et de nostalgie. En 2006, Souad Massi décroche la Victoire de la musique du meilleur album "Mesk Elil", l'odeur du chèvrefeuille, dans la catégorie « Musiques du monde ».
Elle a chanté avec Marc Lavoine « Paris », Ismaël Lô « une reprisede "Noir et Blanc" de Bernard Lavilliers, avec Florent Pagny « Savoir aimer »et Francis Cabrel avec qui elle réalise son quatrième album « Houria » hommage aux femmes.
Depuis 2011, Souad Massi chante au sein de la formation « Les choeurs de Cordoue », qu'elle a créée avec le guitariste Eric Fernandez. Un hommage à la ville de Cordoue qui fut la capitale mondiale de la culture, mêlant les arts des Chrétiens, Musulmans, Juifs et Athées dans la tolérance et le partage.
Toujours sur les traces de ses origines andalouses,  Souad Massi revient en 2015 avec un album « El Mutakallimûm » (les maîtres de la parole) aux sonorités world. Son fameux « folk rock algérien »  y croise  musiques africaines,  bossa et traditionnel algérois. Les textes  sont  issus des oeuvres des grands poètes  arabes,  parmi lesquels le libanais   Abou Madi, le tunisien Abou El Kacem El Chabi etl'irakien El Moutanabi.

Marianne Aya Omac

Auteur, compositeur, guitariste, elle est avant tout une voix puissante et chaude qui déploie son incroyable énergie avec une aisance naturelle à travers les registres les plus divers. Elle commence la musique à l’âge de neuf ans et après cinq années de piano et la découverte de Joan Baez, elle s’initie à la guitare et écrit ses premières chansons.

A partir de 1992, c’est au cœur des rues de Montpellier qu’elle forge ses premières armes. Pendant six ans, presque quotiienement, les passants s’arrêtent subjugués et toujours plus nombreux, au point de former un public de fidèles qui plébisciteront son premier « vrai » concert en salle.
En parallèle Marianne rejoint la « Gospelize-it Mass Choir », meilleure chorale amateur de Gospel en Europe où elle chante en tant que soliste et s’approprie la qualité essentielle de cette culture musicale : l’implication totale du corps et de l’esprit au service de la sincérité vocale.

C’est grâce à de nombreux voyages notamment en Amérique latine et plusieurs années d’immersion dans le quartier gitan de Candolle à Montpellier qu’elle approfondit son amour et ses connaissances de la musique latine et gitane.
En 1997, elle fonde le groupe « Ginkobiloba », composé de six musiciens avec lesquels elle enregistre deux albums autoproduits.
En 2005, elle crée deux chœurs de Gospel réunissant respectivement 40 et 65 choristes pour lesquels elle compose plus de 30 titres originaux et avec qui elle se produit en première partie de Salif Keita.
En 2008, Marianne devient « Marianne Aya Omac » et sort son premier album « Be my witness » produit par JL&CO production, société indépendante créée pour soutenir et accompagner ses projets et sa carrière.
En 2009, elle rencontre pour la première fois Joan Baez. en étant l’artiste invitée de la première partie di concert donné par la grande artiste américaine au Festival International de la guitare de Montpellier et n’hésite pas, deux ans plus tard, à l’inviter sur son nouvel album « Solo » sous le label des Disques Nuits d’Afrique, avec la participation de Joan Baez et de son fils Gabriel Harris.
Entre septembre 2011 et novembre 2012, les deux chanteuses ont donnés 37 concerts ensemble, en Europe, au Maroc et à San Francisco.
Depuis un peu plus d’un an maintenant, et après ces huit dernières années toute seule sur scène,  elle joue en trio avec les deux musiciens Marcel Muller et Marius Welker.