On mange et on rit à toute heure du jour et de la nuit.
Ça commence à 16h, ça finit à minuit.
On vient quand on veut, au début d’une pièce.
Entre chaque pièce, apéritifs, victuailles et collations vous seront offerts.
On est pas obligé de rester tout le temps.
Mais si on finit le marathon, on a une récompense

Toutaristophane ? Non, pas tout quand même… Sur quarante-quatre pièces que l’antique Molière grec aurait écrites, onze à peine nous sont parvenues. Imaginez sans cela la journée de Serge Valletti… Mais enfin, comme l’homme n’a peur de rien, si d’aventure, on retrouve d’ici à l’ouverture du Printemps, une douzième pièce inédite, nul doute que Valletti l’ajoutera au programme.
Car c’est dans une aventure théâtrale au long cours que nous embarque l’auteur-acteur marseillais. Pendant huit heures, de 16h à minuit, il sera dix, vingt, cent personnages. Chœur antique à lui seul, il dévidera le fil de quatre pièces, il fera sonner ce verbe qui vient de si loin et qui pourtant dit des choses si férocement actuelles sur l’argent, le pouvoir et les démagogues. Bien entendu, il ne sera pas interdit, au long de cette lecture marathonienne -on est chez les Grecs ne l’oublions pas- d’aller, de venir, de boire un coup. Valletti et Aristophane lui-même encourageront la pratique.

16h00 : L’Argent d’après Ploutos (-388) 1200 vers
Où l’on rencontre le quincailler Bustubar qui décide de rendre la vue à Ploutos, le Dieu de la richesse, pour que le monde tourne enfin mieux. Il apprendra à ses dépens que c’était une très mauvaise idée.
18h00 : Cauchemar d’homme d’après L’Assemblée des femmes (-392) 1200 vers

Où l’on fait la connaissance de la jeune épouse de Maître Girard, Claratina qui décide que toutes les femmes doivent se déguiser en homme pour se rendre à l’assemblée afin de prendre le pouvoir et édicter de nouvelles règles dans la Cité. La vie des hommes devient un cauchemar, celui de Maître Girard, qui à la fin se réveille.

20h00 : La Stratégie d’Alice d’après Lysistrata (-411) 1300 vers
Où l’on suit les aventures d’Alice qui a décidé, pour arrêter les guerres incessantes, de convaincre toutes les femmes de ne plus faire l’amour. Elle surmontera les pires difficultés pour arriver à une fin pacifique et festive.

22h00 : Affaire Guêpes d’après Les Guêpes (-422) 1500 vers
Où l’on assiste aux divers combats d’un fils pour empêcher son père de vouloir tout juger à longueur de journée. Jean Racine qui s’était inspiré de la première partie de cette pièce pour écrire Les Plaideurs en 1668 n’avait pas osé s’attaquer à la seconde partie. De quoi avait-il peur ? Des chiens, des dîners en ville, des jeunes flûtistes en tenue d’Eve ou bien des huissiers déguisés en homards ? 346 ans après, notre estomac est capable de digérer tout cela sans problème, avec de la mayonnaise !