Le second texte, Pâques à New-York, a été écrit par Blaise Cendrars il y a cent ans. C’est une déambulation-chemin de croix, un Golgotha urbain, une prière profane, un blues où l’on reconnaît déjà le monde d’aujourd’hui. C’est un des poèmes fondateurs de la modernité poétique, tellement moderne il y a cent ans que ça le restera toujours.

Ce spectacle, ce sont deux textes différents liés par une forme identique : voix et contrebasse. Dans le premier, Le Plus près possible, s’entend toute la vie d’un couple : ils se rencontrent, s’aiment, se déchirent, meurent et parfois renaissent dans les bras l’un de l’autre. C’est l’anatomie d’une vie amoureuse, un moment d’observation anthropologique, un reportage animalier, un chant parlé, un traité sur l’art de la guerre, un poème documentaire sur le dur métier de vivre ensemble. C’est un duo de voix où la contrebasse fait le troisième.

Concert parlé, dit David Lescot pour qualifier ce spectacle. Et c’est vrai que, acteur, musicien, auteur, metteur en scène, David Lescot évolue aux marges de toutes les formes artistiques. Concert parlé donc puisque, en effet, se mêlent sous cette vieille appellation le chant, les mots et la dramaturgie.