Depuis 1947, chaque année, à Milan, l’Arlequin de Goldoni remonte sur scène. Il y est chez lui, bien sûr, lui le masque éternel de la commedia dell’arte, lui dont l’habit à losanges symbolise partout le théâtre et, à Montpellier depuis trente ans, ...

Evidemment, on ne verra jamais plus le somptueux Mahabharata qui, il y a trente six ans, enchanta Avignon. Dix ans de préparation, neuf heures de spectacle, des dizaines de comédiens, un luxe de production à peu près inimaginable aujourd’hui...

Il y a d’abord derrière ce moment de théâtre un écrivain cabossé à la Artaud, bref compagnon de route des surréalistes avant d’en être éjecté, encore plus bref pensionnaire de la Légion étrangère avant de déserter, ...

A la compagnie espagnole Vol’e Temps l’honneur d’ouvrir le cycle des 18 heures, ces rendez-vous sans lesquels le Printemps ne serait pas le Printemps. Rendez-vous familiaux, enchâssés dans la verdure du parc, ...

On n’a jamais trop su où classer Yoann Bourgeois : cirque (nouveau, cela va sans dire), danse, théâtre sans paroles, performances qui mêlent tout cela ...

Les soubresauts de l’année 2014 avaient privé le Printemps des Comédiens de son, de leur Misanthrope. Belle consolation : voici à nouveau Jean-François Sivadier ...

Quand il s’était agi de décrire Kiss and Cry, à l’orée du festival 2013, les mots parfois restaient perplexes. Comment expliquer ce spectacle fait d’un étalage de magasin de jouets -train miniature, aquarium, maisonnette- que parcouraient des mains, des doigts filmés en gros plan par deux ou trois cameras ? Comment expliquer que le spectacle naissait de l’alliage de ce bric-à-brac d’enfance et de l’image qui en était projetée sur un écran ?

Dag Jeanneret met en scène Poison de la Néerlandaise Lot Vekemans, texte qu’il avait fait découvrir,...

En matière d’installations foraines, le Printemps des Comédiens n’a jamais eu peur de grand-chose. Le Festival a connu des baraques en bois, des

C’était en 2012. Et l’amphi d’O, plein jusqu’au faîte, avait retenu son souffle. Ce que proposaient cette année-là les danseurs-acrobates des 7 doigts de la main, était un peu la quintessence de ce nouveau cirque dont le Printemps des Comédiens a été, avant tout le monde, une constante vitrine. C’est-à-dire l’alliance de la poésie et de la performance physique, de l’humour et de la prouesse technique, de l’imaginaire et du corps.

Timon comme celui d’Athènes, Titus comme Andronicus. Shakespeare tous deux. Mais ici, loin, très loin des drapés nobles de l’Antiquité revue par l’époque élisabéthaine. Si Shakespeare est là, masqué parfois, parfois à visage découvert, si Timon d’Athènes et Titus Andronicus -et d’autres personnages shakespeariens- entrecroisent leurs textes, le but du collectif OS’O n’est pas vraiment celui de l’archéologie du théâtre.

Expérience sensorielle... Evénement... On finirait par galvauder le mot tant cette trentième édition du Printemps en accueille, des événements, tous servis par des créateurs-stars de la scène européenne. Et pourtant : la venue de Simon McBurney est bien à ranger sous cette appellation. Acteur, metteur en scène, constant défricheur de nouvelles pistes théâtrales, il avait signé à Avignon, avec sa compagnie Complicite, un effarant Le Maître et Marguerite où le spectateur voyait de ses yeux le grand mur de la Cour d’Honneur s’effondrer...

Savez-vous danser le tango sur assiette ? Avez-vous déjà vu un chanteur d’opéra en blouse grise d’épicier se colleter avec une diva muette ? Avez-vous déjà rythmé un solo de violoncelle par des tintements de bouteilles ? Et pris un repas dont les mets tombent du plafond ? Tout ceci et bien d’autres choses, vous le verrez sous le chapiteau du Cirque Poussière, grand cirque que notre région qui crée un monde avec trois fois rien.

C’est une sorte de jeux de miroirs, de couloirs de temps qui s’entrecroisent, d’ombres qui se saluent de loin : Shakespeare, Ovide, Britten peut-être... Myrrha, fille de Cyniras, mythologique roi de Chypre, devient Mirabelle, dite Mira, adolescente d’aujourd’hui. Les sortilèges du Songe shakespearien diffusent dans les conversations de lycéens répétant une pièce...

La folle nuit Shakespeare. Douze heures de

Avec Joël Pommerat, on a parcouru entre chien et loup les avant-scènes et les arrière-cours des contes de notre enfance. Sans baguette magique, sans pantoufles de vair, sans château où les princes réveillent les belles. Cendrillon rendu à sa dimension de drame familial. Le Petit Chaperon Rouge qu’accompagnent des claquements de talon plus effrayants encore que les hurlements du loup. Pinocchio, marionnette en route sur le chemin de l’humanité...

C’est un privilège dont peu de festivals peuvent se prévaloir : James Thierrée est au programme du Printemps pour la troisième fois en quatre ans. La première c’était sous un chapiteau rouge et le spectacle devenu un classique s’appelait Raoul. La deuxième, toujours sous le même chapiteau, c’était le bien nommé Tabac Rouge. Cette fois ce sera La grenouille avait raison au Théâtre Jean-Claude Carrière.

Parmi tous les grands noms de la scène que rassemble ce Printemps, il en est un qu’on ne lira qu’en filigrane. Ce nom, c’est celui de José Van Dam, immense baryton que Losey propulsa autrefois sous la lumière en lui faisant chanter au cinéma le rôle de Leporello aux côtés de Ruggiero Raimondi dans le Don Giovanni de Mozart. José Van Dam est aujourd’hui Maître en résidence à la prestigieuse Chapelle Musicale Reine Elisabeth qui forme les grands musiciens de demain.

Pas d’artifice, pas de coulisses, rien à cacher, des tréteaux, le parc, public devant, public derrière, sur les côtés : ainsi ont choisi Matthieu Gary et Sidney Pin pour être au plus près et du spectateur et de ce qui fait leur conception de l’acrobatie. Car ce spectacle n’est pas qu’une compilation de performances physiques (impressionnantes par ailleurs).

Le second texte, Pâques à New-York, a été écrit par Blaise Cendrars il y a cent ans. C’est une déambulation-chemin de croix, un Golgotha urbain, une prière profane, un blues où l’on reconnaît déjà le monde d’aujourd’hui. C’est un des poèmes fondateurs de la modernité poétique, tellement moderne il y a cent ans que ça le restera toujours.

En 2016 le Printemps des Comédiens et l’Institut de recherche sur la Renaissance, l’âge Classique et les Lumières (IRCL), Unité Mixte de Recherche 5186 de l’Université Paul-Valéry et du CNRS, s’unissent pour célébrer les 30 ans du festival et le 400e anniversaire de la mort de Shakespeare, afin de favoriser la diffusion des savoirs, la création artistique, l’initiative pédagogique et le partage citoyen.

«Une sorte de chapelle païenne où la vie et la musique peuvent se fondre.» C’est ainsi que le pianiste et chef d’orchestre Marino Formenti décrit son projet Nowhere. Pendant huit jours, il se retire dans une vitrine ou une galerie d’art de Montpellier. Il joue du piano toute la journée à la vue de tous et le public est ainsi invité à passer, s’attarder, s’installer s’il le souhaite de 10h00 à 22h00, et 24/24h par live streaming.

Comment s’en sortir ?

Se sortir de là ! ... Se sortir de cette idée ? De ce corps ?

Se sortir de cette situation, de ce problème, de cette addiction ?

De cette aliénation, de cette prison ?

Sortir de ce pays, de ce monde, de ces guerres ?

Où est l’issue ? ... De ce labyrinthe ?

Comment s’en sortir ? ... Dans la vie ...

Quel est le ressort ? ... La force, l’idée, l’enthousiasme ?

La résistance, le courage, la volonté ?

La résilience, la fête, le rêve ?

IOO issues alors ?

Nous voyagerons entre deux.

Entre chien et loup, entre mer et montagne, entre ici et là-bas, entre toi et moi.

L’Autre Théâtre propose un travail avec des acteurs différents depuis vingt ans. Depuis vingt ans, le chemin se poursuit différant la différence. Parce qu’en chacun de nous le différent se niche, et que l’identique surgit dans le différent qui me fait face.

Les vérités se cachent entre deux, sans doute. Dans un regard.