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- 04/12/2015 - 20:00
Une restauration légère est proposée tous les soirs de spectacle une heure avant la représentation et une heure après la représentation.
Prenez deux amoureux alsaciens, cinq compositeurs aux prises avec un monument de l’art lyrique et un musicien qui déclenche les fous rires de la salle à la présentation de son drame sur la mort de Socrate. Additionnez le tout et laissez vous gagner par la drôlerie d’une soirée inédite à la découverte de trois joyaux méconnus de l’opéra français... lire la suite
René Koering
Né en Alsace, René Koering étudie le piano et le hautbois à Strasbourg et parachève son apprentissage musical à Darmstadt en 1960, auprès de Bruno Maderna. Jusqu’au début des années 70, il se consacre exclusivement à la composition.
Producteur à France Musique dès 1974 puis directeur de la chaîne de 1981 à 1984, il crée le Festival de Radio France et Montpellier en 1985 avec, pour objectif, de présenter au public des œuvres musicales oubliées ou méconnues. Il reçoit en 2002 le «Prix Antoine Livio » pour son travail de redécouverte et de programmation d'œuvres disparues du répertoire. En 1990, il prend la direction générale de l’ Orchestre National de Montpellier. Un poste qu’il occupera jusqu’à son départ à la retraite en 2011. Il est aujourd’hui le directeur artistique du festival de Tresques dans le Gard.
LISCHEN ET FRITZCHEN
de Jacques OFFENBACH
Opérette alsacienne en 1 acte
Quelle mouche avait donc piqué Offenbach lorsqu’il composa cette opérette alsacienne en 1863 ? En tête du livret, l’indication est claire : « les deux acteurs doivent jouer toute cette pièce avec un accent alsacien très prononcé ». Et c’est ainsi que Lischen et Fritzchen, les diminutifs alsaciens (bien sûr) de Lise et de Fritz, se rencontrent, s’enamourent, se désolent et finissent heureux comme deux pinsons sur leur branche. Un petit bijou comique et enlevé dont seul le grand Offenbach avait le secret.
Jacques Offenbach
Né à Cologne en 1819 dans une famille juive allemande, Jacques Offenbach arrive à Paris à 14 ans pour y poursuivre au Conservatoire ses études de violoncelle. Il quitte l’école un an plus tard et entame une carrière de soliste virtuose. Directeur musical de la Comédie Française, il crée son propre théâtre, les Bouffes Parisiens, sur les Champs-Elysées en 1855. C’est dans ses murs qu’il donne la première représentation parisienne de son opérette alsacienne Lischen et Fritzschen le 5 juillet 1864. Offenbach, dont le nom est étroitement lié à la légèreté du Second Empire est le créateur de l’opéra-bouffe français.
TRISTOEIL ET BRUNEHOUILLE
Musique de Georges Van Parys
Livret et couplets de Jean Marsan
Opéra parodique
A son retour des Croisades, le chevalier Tristoeil retrouve sa promise, la belle Brunehouille, mariée à un autre que lui. Parodiant les amours de Tristan et Yseut, Georges Van Parys s’amuse « à la manière de … ». Le livret passe de mains en mains et, tour à tour, Rossini, Wagner, Debussy, Offenbach et Gershwin s’emparent de la légende et tentent de composer chacun un acte. Un pur exercice de style iconoclaste et facétieux réalisé par un virtuose de la composition musicale.
Georges Van Parys
S’il n’y a qu’une seule chanson à retenir de l’abondante production de Georges Van Parys, il faut citer La complainte de la Butte, interprétée par Cora Vaucaire dans French Cancan tourné par Jean Renoir en 1954. Compositeur prolifique, Georges Van Parys, né à Paris en 1902 et décédé en 1971, aurait composer une trentaine d’opérettes et plus de trois cents musiques de film! Nombre de génériques ne comporteraient pas son patronyme. Proche du Groupe des Six, de Ravel et de Debussy, il rencontre René Clair en 1930 et compose la musique du premier film sonore musical français, Le Million. Première œuvre d’une carrière au cours de laquelle les plus grands noms du cinéma français feront appel à lui et qui se terminera en 1970 avec le célèbre Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais… elle cause ! de Michel Audiard.
SOCRATE
Opéra philosophique
De Erik Satie
Composé entre 1917 et 1918, Socrate est créé dans sa version avec piano en 1918 dans les salons de la princesse de Polignac. Ce n’est qu’en 1920 que sa version pour voix et petit orchestre est créée à la salle Erard. Le public se méprend, croit à une pochade et rit de bon cœur, à la stupéfaction du compositeur et de ses interprètes. Une réaction incompréhensible un siècle après la création de cette pièce considérée aujourd’hui par la plupart de ses confrères et des musicologues comme le chef-d’œuvre d’Erik Satie.
Erik Satie
Né à Honfleur en 1866 et mort à Paris en 1925, ami des dadaïstes et des cubistes et membre du parti Communiste, Satie a été toute sa vie à la marge des grands courants artistiques de son temps. Son humour irrévérencieux, sa vie de bohême et la misère dans laquelle il vécut les dernières années de sa vie ont façonné une image à l’emporte-pièce probablement très éloignée de ce qu’était véritablement le musicien Erik Satie. Socrate, écrit en 1916, et désormais considéré comme son chef-d’œuvre n’a pas échappé à la contre-réputation de son auteur. Lors de la création de sa version pour orchestre en 1920, le public hilare pensait avoir assisté à une nouvelle bouffonnerie de celui qui composa La Sonatine Bureaucratique et un pastiche de la Marche funèbre de Chopin, dans un recueil qu’il avait appelé Embryons desséchés.
Mise en scène : René Koering
Piano : Sophie Grattard
Décors numériques : Virgile Koering
Festival de Tresques 2015